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Le 8 mars

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Par Huguette Breton, Directrice des femmes de l'AFPC-Québec

L’autre jour, je reçois un coup de téléphone d’un journaliste qui désirait savoir ce que représentait le 8 mars pour moi. Facile, lui dis-je  instantanément. Le 8 de mars est un moment de l’année où je fais un temps d’arrêt pour faire le bilan de ce qui a été acquis ou perdu au cours de l’année, pour nous les femmes.

Où en sommes-nous?  Avons-nous avancé, avons-nous perdu des acquis ? Que pouvons-nous faire pour retrouver ce que nous avons perdu ? Comment faire pour motiver nos troupes et aller plus loin? Et naturellement, c’est aussi le moment de célébrer nos victoires, de reconnaître toutes les femmes exceptionnelles qui mettent temps et énergie pour nous toutes afin de parvenir à une véritable égalité de fait pour toutes les femmes. 

Depuis des années, mon discours va dans ce sens. Le thème de cette année : « l’égalité sans limite » ne fait que souligner à quel point il est important de rester vigilantes. Il y a quarante ans, l’ONU proclamait le 8 mars, « Journée internationale des femmes » et invitait tous les pays à mettre en place des conditions favorables à l’élimination des diverses discriminations à l’endroit des femmes, et à la participation pleine et entière de celles-ci dans la société, en toute égalité.

Aujourd’hui, je dirais que l’accès à l’égalité est régulièrement battu en brèche. Pensons, entre autres, aux mesures d’austérité sexistes, aux multiples violences contre les femmes, à l’absence d’équité salariale pour de nombreuses travailleuses, à la discrimination systémique en emploi qui perdure  et pour nous, syndiquées oeuvrant dans des entreprises de compétence fédérale, à la lutte pour obtenir le retrait préventif, comme les autres travailleuses du Québec, et bien d’autres situations encore… 

Notre antidote pour contrer les inégalités, c’est la SOLIDARITÉ ! La grande force du mouvement féministe.

Que ce soit dans des organisations syndicales, dans des mouvements de femmes ou au sein de la population, cest en elle que réside notre capacité de nous mobiliser face aux attaques contre nos droits.  La Fédération des femmes du Québec (FFQ) a choisi le signe de l’infini, un « 8 » allongé, pour illustrer son objectif : l’égalité sans limites. Ce « 8 » symbolise les valeurs portées par le mouvement des femmes sur divers enjeux tels : droit au travail, justice, égalité, solidarité, luttes, alliances, libre-choix, conciliation travail-famille, vigilance, consentement, etc., pour lesquels elles se mobilisent partout au Québec afin de faire de l’égalité une réalité pour toutes, sans limite.

Un des enjeux majeurs d’égalité pour les femmes en 2017 est sans conteste leur autonomie économique. Alors qu’il existe un mouvement demandant une hausse à 15 $/h minimum, pour vivre décemment, le salaire minimum actuel n’est que de 10,75 $/h (et devrait être de 11,25 $/h à partir de mai 2017). Il ne faudrait pas oublier que 60 % des personnes rémunérées au salaire minimum sont des femmes. L’équité salariale n’est pas encore acquise dans tous les milieux de travail et dans certains milieux où elle l’était, elle a purement et simplement été abolie. Nos élus, à leur habitude, ne sont pas pressés de remplir leurs promesses électorales. En ce qui concerne le RRQ, le refus de signer l’entente entre Ottawa et les provinces concernant la bonification des régimes publics de retraite est particulièrement préjudiciable pour les femmes. Les propositions du Québec qui consultait récemment sur une réforme majeure du RRQ, sont inférieures à celles déjà très timides qui prévaudraient ailleurs au Canada, et les femmes seraient, encore une fois, celles qui auraient le plus à perdre. Il faut par ailleurs surveiller de près les services de garde éducatifs publics et de qualité qui constituent une nécessité pour les travailleuses car, depuis 2014, notre système est miné tant au niveau du  financement, de ses structures et de son développement, que de la qualité des services.

Je souhaite qu’en 2017 nous unissions nos forces, notre imagination et notre créativité pour ouvrir la voie à une égalité sans limites et à une société saine, prospère et juste.

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