La culture du viol doit cesser dans nos universités

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Par Huguette Breton, Directrice des femmes de l’AFPC-Québec

Imaginons que quelqu’un s’introduise, sans y avoir été invité, chez le recteur de l’université Laval.  Il aurait certainement appelé la police s’attendant à ce que celle-ci prenne action. C’est bien normal.

Mais quinze intrusions dans des chambres à coucher d’étudiantes dans une résidence de l’université, cela ne constitue qu’un « cas isolé », pas de quoi en faire un plat, en somme!

On peut facilement supposer que c’est ce qu’a pensé Monsieur Brière, puisqu’il lui a fallu pas moins de trois jours pour daigner déclarer platement, qu’il ne pouvait pas se mêler d’une enquête en cours.  Quel courage! C’est certain qu’avec ce genre de déclaration, les étudiantes se sentent entendues et appuyées par la direction de leur université…

Sachant qu’en principe il y a des gardiens de sécurité à l’entrée et des caméras de surveillance aux étages, les locataires des chambres pouvaient légitimement se croire en sécurité et ne pas se sentir obligées de se barricader, d’autant que, simplement pour aller aux toilettes, il leur faut quitter leur chambre.  En l’occurrence, au-delà des intrusions, il y a des allégations d’agressions sexuelles.

Tout ce que l’université a trouvé à proposer après les événements, a été un courriel incitant les résidentes à verrouiller leur porte. Autrement dit, « c’est à vous de vous arranger pour ne pas être importunées ».

On s’attendait à ce que le recteur assure les étudiantes de son soutien, qu’il assure la police de la collaboration de l’université dans l’enquête que menait celle-ci, qu’il offre les services de psychologues à celles perturbées par les événements, qu’il s’assure de mesures de sécurité adéquates. 

Mais non, il se contente de déclarer : « Il y a une enquête et moi, je ne veux pas et je ne peux pas interférer dans des enquêtes».  Or, on voit mal en quoi de telles assurances auraient interféré avec l’enquête de la police.

Quoiqu’en pense ce monsieur, une intrusion, même sans agression, est quelque chose de très insécurisant et pas seulement pour les femmes. Sachant à quel point il est difficile et pénible pour celles-ci de dénoncer une agression ou un acte inapproprié à leur égard, le manque d’empathie de cet homme est tout simplement inacceptable, pour ne pas dire révoltant.

La culture du viol n’a pas sa place dans notre société et nous devons agir. Le comité des femmes de l’AFPC-Québec désire témoigner de sa solidarité envers les victimes des agressions et désire agir activement avec différents groupes pour que cesse la violence sexuelle et psychologique faite aux femmes.

Ironiquement, ces événements ont lieu presque au moment où l’on commémore l’affaire « personne » (18 octobre), reconnaissant l’action de nombreuses femmes qui, par leur courage et leur ténacité, ont contribué à faire du Canada un pays démocratique où la voix des femmes compte et où elles peuvent accéder à une éducation de qualité et à des postes de haut niveau.

L’attitude de Monsieur Brière ferait plutôt croire à ces étudiantes, dont certaines deviendront nos leaders de demain, qu’elles sont revenues en 1929!

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