Solidaires des femmes autochtones

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Par Dominique St-Jean, Directrice des femmes de l'AFPC-Québec

Alors que le gouvernement fédéral de M.Trudeau prône la réconciliation avec les peuples autochtones depuis son arrivée au pouvoir, les membres des Premières Nations font retentir sur la colline parlementaire les tambours traditionnels afin de dénoncer les grandes injustices et les enjeux vécus dans leurs communautés. Les dossiers de l’accès à l’eau potable, des impacts de la pollution, de la sureprésentation dans les établissements carcéraux et du racisme systémique dans les institutions (écoles, système judiciaire, de santé, etc.) ne représentent que quelques uns des nombreux défis auxquels font face ces peuples ancestraux.

Dans cette foulée, l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) enfin mise sur pied en 2016, bien que réclamée depuis 2005, veut s'assurer que toutes les femmes victimes de violence et les familles des victimes puissent s’exprimer et faire valoir leur réalité et leurs expériences. Le but de l’enquête est « d’examiner et de faire rapport sur les causes systémiques de toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles autochtones au Canada en regardant les tendances et les facteurs sous-jacents.» Malheureusement, les démissions se succèdent au cours de l’été 2017 : la directrice générale Michèle Moreau quitte son poste, son départ survenant après les démissions de Chantale Courcy, directrice des opérations, et de Tanya Kappo, une agente de liaison avec les communautés.

La route est parsemée d’embûches pour permettre la tenue de l’ENFFADA, mais le travail se poursuit. Les difficultés demeurent, des femmes autochtones se sont vues refuser les poursuites judiciaires dans le cadre des événements de Val d’Or ou de Manawan, ce qui attristant pour tant de gens. Encore une fois, il s’agit de la démonstration que notre bureaucratie, avec ses formulaires, sa paperasse, ses procédures et la plupart de ses règles, a été pensée et conçue par et pour une élite majoritairement blanche et masculine. Ceci atteste qu’elle échoue lamentablement et à répétition à offrir une voix aux Autochtones qui tentent souvent en vain de se faire entendre et considérer.

L’initiative « Les Sœurs par l’esprit », qui rend hommage aux filles et aux femmes autochtones portées disparues ou assassinées et offre du soutien à leurs familles, a sensibilisé la population canadienne. Elle a permis de documenter la réalité de ces femmes dont le nombre de victimes estimé dépasse maintenant plus de 1 600 cas depuis 40 ans. Les enquêtes risquent de mettre en lumière des vérités gênantes qui nécessiteraient une action sociale et gouvernementale d’envergure pour remédier définitivement aux inégalités. D’autres mouvements tels « Debout et solidaires » ou « Idle No More » ont de plus en plus d’alliés au sein de la population canadienne pour transmettre leur vision et message pacifiste (peacefull revolution) « to honour Indigenous sovereignty, and to protect the land and water. »

À l’approche du 3 octobre, journée commémorative des femmes autochtones assassinées ou disparues, la direction des comités de condition féminine de l’Alliance de la fonction publique du Canada, région du Québec tient à envoyer un message de soutien et se proclamer alliée de ces femmes et des communautés autochtones.

Nous nous engageons à ne pas oublier cette réalité blessante qui touche et rayonne tristement sur les femmes de toutes les sphères de notre collectivité. Nous demeurerons unies et solidaires des femmes autochtones et maintiendrons la pression afin que des actions gouvernementales concrêtes puissent mettre fin aux inégalités qu’elles subissent encore et qui sont plus que jamais inadmissibles… parce qu’on est en 2017.

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Pour démontrer votre solidarité, le Comité de la condition féminine de l'AFPC-Québec vous invite à participer à une vigile le 1er octobre à Québec

 

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