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Lorsque bonbon rime avec élection

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Par Dominique St-Jean, directrice des femmes de l’AFPC-Québec

C’est bien connu, les veilles d’élections sont synonymes de « bonbons » pour charmer l’électorat. Le gouvernement libéral du Québec a annoncé une réforme du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) qui donnera plus de souplesse aux parents. Cela semble de bon augure. 

Nous savons de source sûre que le gouvernement a pris des décisions sans tenir compte des suggestions faites par des comités ayant œuvré dans le domaine et mandatés pour conseiller le gouvernement. Les annonces officielles se feront au printemps et des projets de loi devront être adoptés pour rendre le tout exécutoire. Mais qu’en est-il de ces assouplissements? 

Les congés parentaux pourront s’étaler sur deux années afin de tenir compte des multiples réalités des parents. On ne peut pas être contre la vertu, mais comment festoyer à l’annonce d’un programme qui ne prévoit pas d’injection de fonds publics et qui laissera encore beaucoup de subjectivité dans son application puisque tout se déroule selon l’accord de l’employeur? Comme le nombre maximum de congés payés n’augmentera pas, il n’y a aura aucun coût pour le gouvernement ni pour les employeurs. Dans ce cadre, qui gagne réellement? Les parents, même s’ils doivent faire toutes sortes de gymnastiques pour retourner plus tôt au travail au lieu de rester auprès de leur enfant durant cette première année si cruciale? 

Les retours progressifs proposés, à quelques journées de moins par semaine, ouvrent la porte à encore plus de contrats précaires, à des emplois occasionnels et à temps partiel afin de combler les besoins. Dans les faits, il y a eu plusieurs années d’impacts négatifs et de saccage dans les services publics par ce gouvernement pratiquant un néolibéralisme qui se répercute négativement sur la vie des femmes et des familles. Pensons aux compressions en santé, en éducation et dans le réseau des garderies subventionnées. Résultat : les services de garde publics coûteront de plus en plus cher au cours des années à venir et le réseau se fragilisera encore davantage.

Les bonbons, s’ils ne sont pas empoisonnés, ont un goût amer s’ils ne tiennent pas compte des réels enjeux sociaux tels quele salaire minimum à 15 $, la lutte contre la discrimination systémique, le sous-financement des organismes communautaires et des groupes de défense des droits de la personne. Il s’agit d’enjeux charnières et indissociables de l’avancement des conditions de vie des individus, des familles et des femmes. Ces questions, le gouvernement les repousse du revers de la main; de l’autre, il semble jeter de la poudre aux yeux avec des annonces globalement insipides qui n’améliorent aucunement les conditions de vie des travailleuses et travailleurs du Québec. 

Sans engagements plus marqués pour soutenir les nouveaux parents durant les premiers mois de vie de leur progéniture, nous devons demeurer critiques face à de telles annonces de la part du gouvernement Couillard.

       

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