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Fière d'être une femme

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Par Judith Côté, Coordonnatrice de la condition féminine, AFPC-Québec, région de Québec

Je suis fière d’être une femme. Une personne à part entière avec des pensées, un parcours de vie et des attributs physiques, faisant de moi une personne unique. Je suis entourée de personnes tout aussi distinctes et nous formons un tout, une communauté, une société. Une société ou tout le monde a sa place et fait partie intégrante d’un tout. La présence de chaque être humain devrait avoir une importance et une valeur égale. Chaque être humain devrait être apprécié entre autre par sa différence.

J’aime la vie. Je m’émerveille devant le cycle naturel de tout ce qui est sur terre. Je me respecte, je respecte les autres, je respecte mon environnement. Plus les années passent et plus je suis éblouie par les avancées technologiques et scientifiques. Plus les années passent et plus je suis triste, anxieuse et même choquée face à la conscience sociale et morale d’une bonne partie de notre société.

Il semblerait qu’en 2016 notre société soit divisée sur plusieurs enjeux sociaux. Notamment, sur le fait de considérer qu’une personne a plus de valeur qu’une autre basée sur l’analyse de sa provenance, de ses allégeances religieuses ou simplement de son ADN. Notre société oublie que nous sommes tous nés égaux. Et que tout être vivant mérite le respect.

En 2016, plusieurs actions et discussions dénonçaient entre autres la culture du viol, qui est malheureusement omniprésente dans notre société. Des sondages, des études, des témoignages, des plaintes, des arrestations et parfois des condamnations démontrent qu’une bonne partie de la population a été ou sera victime d’une agression à tendance sexuelle. Probablement parce que les notions de respect et de consentement ont été quasi statiques au fil du temps.

Il fût un temps où on disait à une victime de se taire, de garder le secret. Il ne faudrait pas ruiner la vie de l’agresseur ou de sa famille. On perpétuait ce cercle vicieux en ne faisant rien. Aujourd’hui, on encourage les victimes à dénoncer, c’est une avancée! Wow! Attention, les années ont passé, mais les mœurs n’ont pas tellement changé. Ainsi en 2016, suite à la dénonciation d’une personne présumée victime d’agression sexuelle, les réactions seront très variées et tellement nombreuses. On ne parle pas ici des petits cancans du village.

S’il est question d’agressions faites à des enfants, et même d’animaux, les réactions des gens seront claires et sans ambiguïté : ça ne se fait pas! L’agresseur sera assurément coupable de l’agression et d’avoir commis un geste inacceptable.

Toutefois lorsqu’il est question d’une agression sexuelle faite sur une femme, les réflexions changent de niveaux. Certaines personnes insinuent que les présumées victimes l’ont bien cherché, qu’elles veulent se venger ou obtenir de l’argent. On se permet même de questionner les gestes des victimes : Quelle idée d’avoir consommé de l’alcool? D’être une femme? D’être belle? De porter une jupe? D’être montée dans une chambre d’hôtel? De ne pas avoir barré sa porte? PARDON?!?

Pourquoi bien des gens se dépêchent, en apprenant qu’une femme s’est faite agresser, de la critiquer, de la rabaisser voire de tenter de la responsabiliser, comme si elle en avait pas déjà assez bavé. Il faut en rajouter! Ce genre de commentaires d’une naïveté et d’une bassesse équivalentes sont malheureusement prononcés et pensés par trop de gens. Opinions et commentaires propagés par des hommes, et à mon grand désarroi, par bien des femmes. Les médias sociaux pullulent de commentaires haineux envers les victimes. J’ai même entendu une comparaison vraiment douteuse en lien avec le viol à la radio. Comme si quelque erreur que ce soit ou n’importe quelle situation pouvait expliquer un viol. Comme si les victimes avaient besoin de se faire dire qu’elles auraient dû agir autrement plutôt que d’avoir une épaule sur qui s’appuyer et avoir un minimum de soutien. À toutes les victimes présumées ou confirmées, tout ce que j’ai à vous dire c’est #JEVOUSCROIS.

Je vais continuer à vous défendre et vous supporter coûte que coûte. Je remercie et j’encourage celles et ceux qui osent dire aux personnes passant des commentaires désobligeants ou émettant des opinions vraiment dégradantes et arriérées, qu’ils ont tort. Nous devons éradiquer cette mentalité qui suggère que les victimes sont responsables de ce qui leur arrive. L’agresseur a nécessairement tort. SANS OUI, C’EST NON!

Pour ceux et celles qui estiment que la condition féminine n’est pas un enjeu en 2016 et devrait être mise aux oubliettes, je dois tristement admette qu’à tous les jours, l’actualité ou des événements divers démontrent qu’il y a encore énormément de conscientisation à faire. Autant dans nos vies personnelles que dans nos environnements de travail et sociaux. Je suis une femme, je suis moi. Différente, mais tout aussi importante que vous. Soyons fort et unis pour abroger la culture du viol qui est propagée par tout un chacun, mais qui afflige surtout les femmes.

 

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